Ekiden de Paris par l'œil du spectateur...

Le 6 novembre, il était prévu que je sois en short à assurer l'avant dernier relais (5km) de l'Ekiden. Mais le destin en a décidé autrement. Emmie "forfait", petite forme pour moi après une longue saison, j'ai préféré passer mon tour et c'est sans doute mieux ainsi.

Bon, on ne va pas se mentir, une course c'est toujours mieux quand on a un dossard. Mais j'avoue qu'à défaut, j'ai pris beaucoup de plaisir dans mon rôle de spectateur, enthousiaste et passionné. J'avais peur d'avoir froid et de m'ennuyer. Mais non, après 3 heures de course par procuration, j'étais rincé et lundi j'avais même quelques courbatures. Comme quoi, être sur le bord de la route c'est aussi du sport!

J'ai crié pour encourager Aurélie, supporté bruyamment Jean-Charles, couru un instant auprès d'Isa, guetté Johnny, souffert avec Élodie et porté Titouan par la pensée. Et aussi Pascal, et aussi Eric, et Pierre, et Nicolas, et Jean-Loup, et Christophe... et tant d'autres que je ne connais pas, applaudissant, heureux comme un gamin. Vous étiez beaux. Très beaux même! Vaux le Pénil est un club magnifique, qui a fière allure et qui tient sa place. J'ai pris des dizaines de photos, des visages en plein effort. J'ai admiré. Chacun s'est donné, au maximum de ses capacités, tentant de grappiller des secondes et de réaliser l'impossible, pour le club, pour l'équipe. Respect à tous!

J'ai été aussi déçu, très déçu même, par l'organisation de cet Ekiden. Quand on songe qu'au même endroit, il y a 1 mois à peine aux 20km de Paris, avec 5 fois plus de participants, on vivait une course sans faille, avec des bénévoles aux petits soins, des consignes à disposition de tous, des toilettes en grand nombre, un T-shirt de marque et d'excellente qualité pour chacun, un parcours rapide où on n'avait pas à slalomer entre les participants pour faire sa trace, des ravitaillements adaptés et à profusion, une jolie médaille en guise de cadeau souvenir, des résultats (officiels et réels) transmis par SMS moins de 5 minutes après l'arrivée, un diplôme téléchargeable dès le soir, avec sa photo (et même son film!) personnalisé....


A l'Ekiden de Paris, rien de tout cela!

Pauvres coureurs, qui n'ont pas même trouvé une bouteille d'eau pour étancher leur soif après l'effort et qui repartent avec comme seul cadeau souvenir une boîte de goodies à 3 francs 6 sous à se partager en 6!

Pauvre Ekiden, organisé par la FFA, qui devrait à ce titre être la vitrine du savoir faire fédéral en matière de courses hors stade, et qui se montre incapable d'offrir un niveau de confort comparable à ce qu'on trouve aujourd'hui sur la plus petite de nos courses de Seine et Marne.
On argumentera à décharge, que la fédé manque d'expérience dans l'organisation des événements de masse, qu'elle ne possède pas de moyens comparables à l'armée de l'air (organisateur des 20km de Paris), et que les contraintes de sécurité post attentats n'aident pas. Mais tout de même...

Nombreux sont ceux qui ont exprimé leur mécontentement, souvent violemment, sur Facebook ou Twitter. Dans le défouloir des réseaux sociaux, les raccourcis sont faciles. La majorité voit dans ces erreurs d'organisation un mépris de la fédé pour le hors-stade, pour la masse, pour les gens comme nous, les "sans-grade" de l'athlé aux performances modestes.
Avec les nombreux clubs inscrits, l'Ekiden était l'occasion de montrer comment se vit l'athlé en club, et qu'il est préférable quand on aime courir de prendre une licence. Une bel exemple qui valait tous les spots télé du monde! C'est raté et c'est bien dommage...


Dans son excellent film "Free to run" qui sort en DVD et que j'invite à voir et revoir, Pierre Morath relate l'histoire de Marvejols-Mende, à l'époque où Jean-Claude Moulin devait se battre, parfois physiquement, pour faire exister sa course populaire face à une fédé autiste et élitiste, qui considérait le hors stade comme vulgaire et illégal. Les temps ont changé, heureusement. Mais si elle ne veut pas laisser dans le domaine du hors stade un boulevard aux grandes organisations mercantiles et privées, la FFA devrait avoir à cœur de mieux soigner les athlètes, et de mieux s'occuper de l'immense majorité de ses licenciés, les petits coureurs de club. Au lieu de cela elle a préféré privilégier sur cet Ekiden des soi-disant VIP, qui eux sont repartis avec de belles médailles, quand la majorité d'entre nous cherche encore sa bouteille d'eau...

 


Les 2 équipes remercient Emmie qui nous fait revivre l'ékiden à travers ce petit montage !

Partenariat Salomon Corbeil

Partenariat avec SALOMON Corbeil A6

Partenariat i-run