Un vieux sage a dit : "Le matin, quand je me lève, si je n'ai mal nulle part, c'est que je suis mort."

Bonne nouvelle, je suis bien vivant ! Il est presque 9h et je m'apprête à m'élancer sur les traces de Victor Hugo, notre grand poète, pionnier méconnu du Trail qu'il célébra dans Les Contemplations par ces vers immortels :

"Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne."

En fait, je ne sais pas encore bien ce qui m'attend. C'est une première pour moi, un superbe parcours de 59 km dans la forêt de Fontainebleau avec un dénivelé positif de 1100 m. J'en ai déjà eu un avant goût il y a à peine quinze jours lors des championnats de France de Trail court, sur une distance plus courte certes mais avec un dénivelé beaucoup plus important.

Folie diront certains, deux courses si intenses et si rapprochées, qui plus est à mon âge avancé. Certes, j'en conviens, mais : Les fous, "ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît."

Nicolas est là aussi, en pleine forme et prêt à en découdre.

Après 500 m, on marche, sans bien comprendre pourquoi ça bouchonne. Moi qui avais peur de partir trop vite, me voilà complètement rassuré. Mais la suite fera oublier ce début laborieux. Les rochers sont glissants, les racines aussi. Le parcours tient ses promesses, tant par la difficulté que par la diversité et la beauté de cette promenade.

Hélas pour moi, après le 21 km, le jambes commencent à se faire lourdes et une erreur de parcours qui m'obligera à remonter 200 m facilement descendus me casse le moral. Au cabaret Masson, après 23,5 km de course en 3h31' et quelques minutes d'hésitation, je décide sagement, même la folie a ses limites, de ne pas repartir,

Sans nul doute était-ce à moi que pensait Leconte de Lisle en écrivant cet alexandrin prémonitoire :

"Voici sa tête blême, aux yeux naguère ardents."

Ce grand poète visionnaire n'avait-il pas aussi prédit la course de la Buissonnière de cette année avec cette description certes concise mais tellement juste :

"Qu'il est sombre le rire amer des grandes eaux."

Bravo à Nicolas Castay qui termine en 7h35'31", 53éme sur 245 arrivants pour 350 partants.

Quant à moi, je n'ai pu rester fidèle à ma devise : "Il ne faut pas juger de la hauteur d'une montagne avant d'en avoir atteint le sommet." Ce sommet-là, je n'ai pu l'atteindre, mais c'était prévisible et ce n'est que partie remise.

Sur le 25 km, 350D+ , course plus courte, mais non moins difficile, deux magnifiques victoires de nos amis

Pierre Callac 1er M3H en 2h38'45", 66éme sur 316

et

Jérémy Dheilly 1er ESH en 2h55'38", 155ème

sans oublier

Bruno Chautemps 6ème M2H en 2h38'51", 68ème

ni

Isabelle Fleury 6ème M1F en 2h44'11", 105ème

Sur le 10km, 150D+, course interdite aux hommes, encore un podium avec

Agnes Baconneau 2ème M2F en 59'43", 16ème sur 203

suivie de

Cécile Thiery 6ème M1F en 1h03'28", 20ème

et de

Caroline Pascual 74ème SEF en 1h13'16", 148ème

Bravo à tous les finisseurs !

Partenariat Salomon Corbeil

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